Juste une information sur Ahidous

AWA SIRSS AYAHIDOUS IKCHAMCH AWD WADA OURISSINE

                                    
 Azul Aytma Disstma:

 Ahidouss est l'une des danses les plus importantes qui a un caractère collectif connu dans la société Amazigh au Maroc. Art qui associe le chant à la poésie et à la danse, et s'inscrit dans le cycle agricole et l'existence même des Berbères : l'enchaînement saisonnier des travaux des champs, les différentes phases de la cérémonie du mariage, les gestes du quotidien, sont accompagnés et en quelque sorte ritualisés par la musique. C'est donc un moyen qui permet au groupe d'exprimer l'émotion partagée par les individus. L'art d'Ahidous ne se limite pas à la simple distraction, mais il permet aussi et surtout de mettre en valeur l'histoire d'une région et reflète sa culture et la beauté de sa nature. C'est un moyen de communication entre les individus du groupe et une expression de l'esprit collectif et de solidarité entre les tribus Amazighs.

I - Qu’est ce que Ahidous ?
1- Aperçu historique et répartition géographique


Ahidous est une danse très réputée et très respectée dans les milieux Amazighs. Cette pratique est aussi ancienne que l’histoire Amazigh elle-même. C’est un fait, chez les Amazigh du Moyen et du Haut Atlas : pas de vraies fêtes sans Ahidous ; cela rejoint la parole de Balzac : « Pour la plupart des Hommes, la danse est une manière d’être ».

Depuis toujours, l’Homme Amazigh est profondément attaché à la nature qui représente pour lui non seulement une source de subsistance, mais aussi une source d’inspiration. Ainsi, à l’image des épis bercés par le vent de l’été, peu avant la moisson, qu’Ahidous a du voir le jour comme moyen d’expression de joie à l’annonce d’une bonne récolte.

En tant que patrimoine immatériel de l’humanité, Ahidous permet de mettre en valeur l’histoire d’une région, et reflète sa culture et la beauté de sa nature. Cette danse est pratiquée surtout par les tribus du Moyen Atlas, notamment : Ait Youssi, Ait Sghrouchen, Ait Sadden, Ait Ayach ,Ait WArayen, Mermoucha, Beni Mtère, Guerouane, Beni Mguiled, Zayane, Zemmour et jusqu’à l’Est du Haut Atlas chez les tribus des Ait Hdiddou, Ait Merghad, Ait Atta… etc.

Ahidous présente plusieurs variantes, il n’est pas le même selon qu’on se trouve à Goulmima par exemple ou à Imilchile ou à Ait Youssi ; le fond reste le même en général, mais la forme peut changer d’une tribu à une autre.

2- Description
• Costumes et accessoires
:

En générale, les costumes, aussi bien chez les hommes que chez les femmes doivent être uniformes.
Les hommes sont généralement vêtus d’une Djellaba blanche ,d’un turban blanc « Tarzdite », d’un Tchamir blanc , d’un pantalon Kendrissa blanc et enfin de babouches blanches «Ikourbine ». Et comme signe de distinction pour le Rais, il porte en général un burnous noir « Aznnar abkhan».

Un seul accessoire accompagne les danseurs d’Ahidous, et c’est le tambourin « Alloun », et il est confectionné avec un morceau de bois flexible de forme circulaire «ighss » qui veut dire « Os », celui-ci est enveloppé à l’aide de la peau fraiche de chèvres à poils rasés et fixée contre « ighss » par un fil placé dans les trous préparés à son contour. Le long du diamètre d’Alloun, on place deux crins, déracinés de la queue du cheval ou de la jument, qui vibrent sur la peau et résonnent. On perfore le bord de l’os pour y introduire le pouce en frappant Alloune.

Pour pratiquer Ahidous en bonne et due forme, les femmes portent généralement un costume purement traditionnel Amazigh appelé « Timelssa », elles mettent sur la tête un foulard « Tassebnit », et c’est plus pour se faire belles que pour cacher les cheveux. Ce foulard est fixé sur la tête à l’aide d’un fil orné de paillettes « Mouzoun ». Au niveau de la taille, elles mettent une ceinture ?cette ceinture est reliée aux épaules par des cordons également ornés de Mouzoun, et ça s’appelle « إمحرفن ». Pour ce qui est des bijoux, en général elles se contentent de mettre un collier autour du cou appelé « تسديث».

• Danseurs, chorégraphie, rythme, thèmes et chant

Les danseurs se mettent en cercle, en demi-cercle ou sur deux rangs se faisant face, hommes seuls, femmes seules ou hommes et femmes alternés, étroitement serrés, épaule contre épaule, ils forment bloc. La danse est rythmée au tambourin et par des battements des mains. Les mouvements sont collectifs, un piétinement, un tremblement qui se propage, entrecoupé d’ondulations larges.
Par leur aisance et leur ensemble, ils témoignent d’un sens du rythme remarquable. Toutefois, tous faisant presque toujours le même geste en même temps, c’est surtout un ensemble de juxtapositions que l’Ahidous présente.
Dans l’Ahidous, le chant s’appelle « Izli ». C’est un poème d’une extrême concision, en général, deux versets qui se répondent. Il est lancé par le meneur de la danse sur un air qui varie selon les tribus, puis repris par les danseurs qui longuement le psalmodient. L’Izli est souvent improvisé et l’Ahidous peut être l’occasion de joutes poétiques.


 Structure de la troupe d’Imsnayen

Le nombre d’Imsnayen varie d’une cérémonie à une autre selon les régions et les conditions de la fête. En général, ils sont au nombre de vingt et leur âge peut varier entre vingt et cinquante ans, et l’on peut mesurer le degré du sérieux d’un Ahidous à la présence ou non de gens suffisamment âgées.
La mission d’un « Amesnay » nécessite un peu d’effort physique vu les nuits blanches qui l’attendent et la marche à pieds imposée quelques fois par un long trajet et un domicile difficilement accessible.

II – Fonctions d’Ahidous
1- Dimension sociale

Ahidous ne se limite pas à la simple distraction mais aussi c’est une occasion pour les différentes composantes d’une même tribu ou des tribus avoisinantes de se retrouver ensemble et de renouer les relations entre elles, et parfois c’est une occasion de rencontres qui favorisent des contacts pour de futurs mariages. Car en général, les habitants des tribus Amazighs vivent dans les campagnes et souvent éloignés les uns des autres, assister à une fête d’Ahidous est une occasion qui leur permet de se rencontrer pour échanger des informations et parfois même c’est une occasion pour régler certains litiges individuels ou collectifs.


2- Dimension artistique

La dance dans l’Ahidous, est une expression corporelle pour traduire la joie, des fois même la force physique, et le tout constitue un tableau artistique qui montre la solidarité, l’homogénéité, l’ordre et l’élégance.
Le rythme quant à lui, il se manifeste par les mouvements du corps équilibrés en harmonie avec les vibrations du tambourin. Si l’Ahouach se base sur des instruments variés à savoir le tambour, le tam-tam et « naqous », Ahidous lui, au contraire, se base uniquement sur Alloun qui semble différent de celui de l’Ahouach. Le rôle d'Alloun ne consiste pas seulement à créer le son musical, mais aussi, il intervient dans la composition du rythme ainsi que dans le changement d'un rythme à un autre. Il sert aussi à orienter le genre de l'action à introduire dans la danse.
La danse d'Ahidous est une unité susceptible d'être décortiquée en des séquences de mouvements dont chacune est composée d'une série de gestes conçus dans la redondance gestuelle réalisée par les danseurs de manière cohérente et gouvernée sous l'égide du lyrisme «izli». Au niveau sémantique, il s'avère difficile de préciser le sens d'izli, puisque il multiplie et varie ses formes, en plus il a connu un progrès. C'est pour cela, que le terme izli prend des définitions variées, on cite quelques unes: Selon les uns, «izli» «est composé de deux vers et un refrain, c'est le genre où les poètes s'émulent et essaient leurs chances dans la spontanéité et la riposte».
Pour d'autres : «la poésie des dialogues et des critiques est en amazigh: Izlan, son singulier est izli, les poètes y traitent l'éloge, la satire et d'autres thèmes».
Si on regroupe les définitions, on va dire que izli est un genre poétique sous forme de distiques ayant un sens, il peut être accompagné d'un refrain, sa langue est soutenue, plein d'images poétiques et d'une finesse dans le sens; relatif à l'état d'âme du poète, et à son entourage naturel et social.


3- Dimension spirituelle

Ahidous procure beaucoup de plaisir mais aussi une certaine tranquillité d’esprit et un repos de l’âme, et il a un effet relaxant tant au niveau du corps qu’au niveau de l’âme. Cette danse collective est un moment de communication, une expression de joie et d’accomplissement, la réalisation corporelle du rythme, le plaisir de retrouver les siens mais aussi un espace où se résolvent les conflits et les malentendus.

//   Enfin j'aimerais bien saluer notre grand poéte Mr Ali Ouihman// à bientot!!!!!!!!!!!!!!!!

                                                           OUMKHOUN MUSTAPHA



27/01/2010
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 48 autres membres